La Suisse sait faire plus que du fromage
Dans le nouveau petit film du Swiss Malaria Group, Christa Rigozzi montre que la Suisse n'est pas seulement un pays de classe mondiale pour son fromage et ses montagnes enneigées. Le pays est également un leader dans la lutte contre le paludisme.
La Suisse est engagée depuis longtemps dans la lutte contre le paludisme. C’est déjà en soi une raison de fierté.
Cela fait des années que la Suisse s’engage en première ligne contre le paludisme, et cela, avec succès. Avec le soutien d’une société civile forte, d’instituts de recherche majeurs, d’acteurs gouvernementaux engagés, de l’industrie pharmaceutique et de partenariats de développement de produits, la Suisse joue un rôle clé pour la santé mondiale et pour un monde sans paludisme. Grâce à notre engagement, nous pouvons contribuer à sauver des millions de vies.
Et cependant, un enfant meurt toutes les deux minutes du paludisme.
Le paludisme tue plus de 400 000 personnes chaque année, dont la plupart sont des enfants de moins de 5 ans en Afrique subsaharienne. Cela signifie qu'en moyenne, un enfant meurt du paludisme toutes les deux minutes.
Et en fait, cette maladie est guérissable.
Personne ne devrait plus mourir aujourd’hui de la malaria: il existe des moyens efficaces comme les moustiquaires et les médicaments pour prévenir et traiter le paludisme. De plus, le coût de la prévention et du traitement de la malaria est faible: le traitement standard à base de médicaments antipaludiques ne coûte que 40 centimes, soit moins qu’un paquet de chewing-gums acheté au kiosque. Une moustiquaire imprégnée d’insecticides coûte seulement 2 francs. Ce n’est même pas le prix d’un café. Il existe de nombreux autres exemples. Une chose est sûre: la communauté internationale aurait les moyens et les ressources d’éradiquer la malaria.
Ensemble, nous pouvons mettre fin au paludisme en l’espace d’une génération seulement.
Le troisième objectif de développement durable de l’ONU prévoit notamment l’élimination de maladies telles que la malaria, la tuberculose et le sida d’ici 2030. De grandes avancées en ce sens ont été réalisées depuis le début du 21e siècle: plus de 40 pays et régions ont pu être déclarés exempts de paludisme et plus de sept millions de décès dus à cette maladie être évités. Ces progrès montrent qu’il serait possible de mettre fin à la malaria en l’espace d’une génération.
Mais nous ne devons pas lâcher prise.
Malgré les progrès considérables de la lutte contre la malaria, il est très important de ne pas se relâcher, tout particulièrement aujourd’hui. Les contraintes actuelles liées à la pandémie de COVID-19, la stagnation des investissements et l’absence de priorité politique font actuellement craindre des régressions dans la lutte contre la malaria. La Suisse ne doit pas lâcher prise – c’est pourquoi le Swiss Malaria Group s’engage en faveur des points suivants:
- Sensibilisation – la santé mondiale nous concerne tous: L’engagement de la Suisse en faveur de la lutte contre la malaria doit être maintenu et renforcé. Il est scandaleux que de nos jours, autant d’enfants perdent la vie à cause d’une piqûre de moustique alors que la maladie pourrait se soigner.
- Priorisation de la santé dans le domaine de la politique extérieure: Le Swiss Malaria Group s’engage au côté d’organisations partenaires pour que la santé devienne une priorité stratégique de la politique extérieure suisse. La stratégie de coopération internationale 2025-2028 du Conseil fédéral fournit la possibilité d’ancrer cette nouvelle priorité thématique.
- Soutien suisse du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme: La Suisse soutient le Fonds mondial à hauteur de 64 millions de francs pour la période 2020-2022. La contribution pour la prochaine période de financement sera fixée en 2022. Il est important qu’en dépit des défis considérables posés par le COVID-19, les États maintiennent leur financement. Nous pensons en outre qu’il est indispensable de revoir cette contribution à la hausse pour la prochaine période de financement si l’on veut réaliser les objectifs de développement durable de l’ONU et renforcer le rôle de la Suisse dans la coopération internationale.
- Augmentation des fonds destinés à la coopération au développement: Il est essentiel d’investir en permanence dans des systèmes de santé robustes pour pouvoir réaliser les objectifs de développement durable de l’ONU. La Suisse devrait utiliser ses ressources pour apporter son soutien en ce sens aux pays à revenus faibles et intermédiaires. Pour respecter l’Objectif de l’ONU, elle devrait consacrer 0,7 % de son PIB à l’aide au développement (contre 0,48 % actuellement).