Journee mondiale de lutte contre le paludisme 2023

Bien que le paludisme puisse être prévenu et traité, les investissements mondiaux dans la lutte contre la maladie sont en recul. La Suisse joue un rôle de pionnier en ce qui concerne l’innovation dans la lutte contre le paludisme. Notre pays devrait également jouer ce rôle sur le plan financier. Aussi, la Journée mondiale de lutte contre le paludisme rappelle que l’objectif d’un monde sans paludisme ne doit pas disparaître de l’agenda politique.

La Suisse joue un rôle important dans la lutte contre le paludisme. Un programme de recherche sur le traitement du paludisme soutenu par des acteurs suisses est mené dans cet hôpital du Mozambique (photo: Martin Leschhorn)

La Suisse joue un rôle important dans la lutte contre le paludisme. Un programme de recherche sur le traitement du paludisme soutenu par des acteurs suisses est mené dans cet hôpital du Mozambique (photo: Martin Leschhorn)

Le paludisme tue. Aujourd’hui encore, plus de la moitié de la population mondiale risque de décéder des suites d’une piqûre de moustique. Rien qu’en 2021, 247 millions de cas de paludisme ont été recensés dans le monde. Plus de 600 000 personnes ont succombé à la maladie. Le fait que la plupart des décès concernent des enfants de moins de cinq ans est particulièrement tragique.

Pour mettre fin à cette situation insensée, la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, qui aura lieu le 25 avril 2023, sera placée sous la devise «Investir, innover, mettre en œuvre», afin que le paludisme ne disparaisse pas de l’agenda politique. En effet, des mesures préventives permettraient d’éviter la maladie et celle-ci peut être traitée à l’aide de médicaments. En plus d’innover, il faut une volonté politique et des investissements financiers correspondants.

La Suisse est un pôle d’innovation dans la lutte contre le paludisme

La Suisse joue un rôle de pionnier dans le domaine de l’innovation: des acteurs basés en Suisse apportent depuis des décennies une contribution essentielle au développement et à la distribution de médicaments, de vaccins, de moyens de diagnostic, de moustiquaires de lit et d’insecticides. Avec une constellation unique d’acteurs, dont des organisations internationales, des institutions académiques de haut niveau, l’industrie pharmaceutique, des partenariats de développement de produits et une société civile forte, la Suisse constitue un pôle d’innovation qui joue un rôle majeur dans la lutte contre le paludisme et d’autres maladies.

Histoire d’un succès

Grâce à de nombreuses innovations, la Suisse a contribué à sauver plus de 11 millions de personnes de la mort par paludisme au cours des 20 dernières années. C’est un grand succès dans l’amélioration de la santé mondiale et cela montre qu’un monde sans paludisme serait possible. Grâce à l’engagement de la Suisse et de la communauté internationale, de plus en plus de pays sont certifiés exempts de paludisme – comme récemment la Chine, l’Azerbaïdjan et le Tadjikistan.

Des investissements supplémentaires sont nécessaires

Malgré ces succès, il existe aujourd’hui un déficit de financement d’environ 3,8 milliards de dollars par an pour pouvoir continuer à lutter efficacement contre le paludisme. «L’écart entre les investissements mondiaux et les ressources nécessaires augmente chaque année de manière dramatique», déclare Christian Lengeler, président du Swiss Malaria Group et expert en paludisme à l’Institut tropical et de santé publique suisse (Swiss TPH). «La Suisse a également un rôle à jouer dans ce domaine: en tant que l’un des pays les plus riches du monde, nous devrions faire preuve d’une volonté politique encore plus forte et réaliser les investissements nécessaires pour éradiquer définitivement le paludisme.»